Mise en garde de l’ADR aux retraités :
L’Association Démocratique des
Retraités (ADR) a commencé à mettre les retraité(e)s en garde contre leur
appauvrissement progressif et programmé, dès le premier numéro de son journal, Le Démocrate à la retraite. En février
2007, l’ADR informait les retraité(e)s de la moyenne des rentes payées par le
RREGOP, qui n’était que de 14 395 $ en 2005, selon la CARRA.
Dans les numéros suivants, l’ADR a
démontré de façon éloquente comment les retraité(e)s et futur(e)s retraité(e)s
s’étaient fait flouer en 1982 et dans les années subséquentes, et comment il
était possible pour le gouvernement du Québec d’indexer pleinement les rentes
de retraite des secteurs publics, surtout les rentes du RREGOP.
Scandale oublié à la Caisse de dépôt et placement du Québec ?
Et puis, l’ADR a dénoncé la
disparition mystérieuse des 40 000 000 000 $ (40 G$) à la Caisse de
dépôt et placement du Québec (CDPQ) en 2008 et a questionné les représentants
politiques sans obtenir de réponse valable et souvent pas de réponse du tout !
L’ADR a demandé à maintes reprises une enquête publique sur la gestion et les
pertes de la CDPQ. Mais, aucun des gouvernements du Parti Libéral et du Parti
Québécois n’a daigné l’écouter.
Campagne sur les « gras dur » !
Enfin, il y a eu une immense
campagne de désinformation envers les retraité(e)s pour les faire passer comme
des « gras dur » aux yeux de la
population. Dans quel but ? La personne qui était à la tête du groupe des
médias les plus agressifs envers les retraités est maintenant le chef de l’opposition
officielle à l’Assemblée nationale... Dans la réalité, les rentes de retraite
ne sont pas payées par les travailleurs du privé. Elles doivent s’autofinancer
avec les cotisations de chaque employé et de l’employeur, et les rendements
obtenus par la CDPQ. Le gouvernement paie des actuaires du privé à très gros
prix pour s’en assurer.
Indexation, calme plat depuis 1982 ?
En résumé, rien n’a bougé depuis
1982, si ce n’est qu’une très mince indexation pour les années de service
accumulées après l’an 2000, plus des lois pour rendre la pleine indexation
encore moins possible. Souvent la position des dirigeants des syndicats des
secteurs publics envers les retraités a été négative pour des raisons obscures.
De plus, certaines grandes associations de retraité(e)s n’ont pas accordé toute
l’importance nécessaire à ce dossier pourtant prioritaire afin de réduire l’appauvrissement
des aînés.
Principales causes de ces non-résultats ?
Pourquoi cette absence de résultat ?
J’ose écrire que c’est surtout à cause de l’apathie de la grande majorité des
retraité(e)s eux-mêmes, et surtout des nouveaux (nouvelles) et futur(e)s
retraité(e)s qui ne se préoccupent pas du tout de leur avenir. Le Gouvernement
le sait bien et il en profite à plein.
En plus, depuis 1982, il y a eu un
manque de respect flagrant des politiciens envers les anciens serviteurs de
l’État. Même si certains politiciens ont déjà comparé les décisions du
gouvernement à un « hold-up », aucun politicien n’a eu le courage d’entreprendre
un processus de correction. Nos ancêtres avaient un terme pour désigner ce
genre de politiciens sans courage : « des
lavettes ». Dans les faits, la majorité des politiciens ne connaît rien du
dossier des régimes de retraite ou le connaît très mal et souvent avec beaucoup
de préjugés.
Un mur financier attend les nouveaux retraités(e)s !
Les nouveaux (nouvelles) et futur(e)s
retraité(e)s, si vous ne le savez pas déjà, après 10 ans, 15 ans de retraite et
plus, vous allez frapper un mur solide, car vos revenus de retraite seront amputés
annuellement de quelques milliers de dollars en augmentant avec l’âge comme un
calcul d’intérêt composé. Ces montants seront multipliés par deux si les deux
membres du même ménage sont retraités tous les deux des services publics.
Durant ce temps, les coûts des services de santé et de l’hébergement vont avoir
augmenté de façon exponentielle, mais l’ensemble de vos revenus n’aura pas
suivi les hausses du coût de la vie. À titre d’exemple, un couple dans un CHSLD
privé à Québec doit payer 5 000 $ par mois chacun, soit 120 000 $ par
année, ce qui fera un beau total de 1 120 000 $ sur 10 ans. C’est
peut-être un centre haut de gamme, mais l’ensemble de ces établissements ont tendance
à toujours ajuster leurs prix sur les plus hauts et jamais sur les plus bas...
Les nouveaux (nouvelles) et futur(e)s retraité(e)s doivent s’attendre à manquer
de ressources lorsqu’ils arriveront à cette étape de leur vie parce que leurs
revenus principaux provenant de leurs rentes de retraite (ou pensions) n’auront
jamais été indexés au plein taux en fonction de la hausse du coût de la vie
depuis le début de leur retraite.
Rémi
Beaulieu, retraité
21 février 2016